On retourne aux falaises de feu pour bivouaquer. Il a plu toute la soirée et la nuit. Le sol est gorgé d’eau.

Nous reprenons la piste pour Dalanzadgag, mais plus on avance, plus le terrain devient difficile. On traverse des lacs formés par le cumul de la pluie. Nous arrivons au fameux gué que nous avons traversé à l’aller, qui était sec, mais là c’est devenu un vrai torrent.

On essaye de trouver un autre passage avec un Mongol et là on s’enfonce. JP essaie de faire son maximum pour sortir la voiture, mais elle s’enfonce de plus en plus.

Le mongol nous aide, sans succès, d’autres arrivent avec des gros 4X4(V8), câbles, sangles, rien à faire, on s’enfonce d’avantage par le cul.

Les V8 commencent à s’enliser, on leur demande de partir car ils sont avec des touristes.

Et voilà, nous sommes tous les 2 dans la voiture, dans le courant. On est si enfoncé qu’elle ne risque pas d’être entraînée. Quoi, on espère car le gué est profond de 3 m. C’est impressionnant car près de nous plusieurs cascades se sont formées.

De l’autre côté, un campement se trouve à 500m. Qu’est ce qu’on fait ? On passe la nuit dans la voiture ? On abandonne celle-ci ? On verra demain quand l’eau aura disparue, si la pluie cesse évidemment…

La décision fut prise par un gars du campement qui est venu nous chercher à pieds. Il nous dit de le suivre, de laisser la voiture et de venir dormir là bas. Il nous montre le passage et c’est dans une belle yourte orangée que nous nous installons. Un bon repas nous est servi, une bonne bière. Ça fait du bien car cela fait 5 heures que JP bataille pour sortir la voiture. Mais on est loin d’être détendu.

Et là, d’autres personnes arrivent à pieds, demandent s’ils peuvent dormir, leurs voitures sont enlisées.

La nuit n’a pas été super reposante,, surtout pour JP. D’ici on entend la rivière en crue. Pourvu que le sol ne cède pas, car la voiture va se retrouver en bas.

C’est au petit jour que JP va rejoindre la voiture. L’eau a disparue. Pelles, cric à lift, plaques, encore 3 h de boulot à piocher, soulever la voiture pour glisser les plaques sous les roues. L’eau a disparu et le terrain a fait ventouse. Heureusement un gros 4X4 arrive, il a une sangle (car nous, on n’a plus rien : sangles, corde plasma du treuil, tout a cassé). La voiture est posée sur les plaques et en 2 essais, notre cabane sort de sa boue.

JP rejoint le campement par le gué qui s’est vidé de son eau et vidange le pont arrière du véhicule (qui est resté quand même 22 heures dans l’eau). Nous passons nos plaques à d’autres Mongols, afin qu’ils sortent leurs voitures de cette boue infernale.

Après ce bon stress, nous retournons sur Dalanzadgag, nous faisons laver la voiture et nous prenons un hôtel pour récupérer de cette journée et de cette nuit, un peu mouvementées et stressantes.

En remontant sur Oulan Bator, nous passons dans cette belle vallée « Baga Gazriin Chuluu ». Un paysage avec d’étonnante formation de granit au cœur de la steppe, d’immenses rochers y forment des dédales naturels.

Dans la grande vallée, on peut voir un rocher perforé d’un trou étroit et profond. Selon les Mongols, l’eau de pluie qui y stagne aurait le pouvoir de soigner les yeux. Une petite louche au long manche est posée sur le rocher afin de récolter cette eau et se laver les yeux.

Nous voilà de nouveau dans la capitale, dans un bel appartement en plein centre que le patron de « hostel Zaya » nous a trouvé car son hostel était complet.

JP va au coiffeur, encore des achats, des sorties nocturnes dans les bars et les restos. Nous retournons au « bistrot français » afin de boire un bon Pastis et du vin. Mais voilà, nous sommes le 1er août et ce que nous ne savons pas, c’est que le 1er  de chaque mois, la vente d’alcool est interdite dans ce pays. Au resto comme dans les magasins. Mais nous avons eu droit à un verre de Pastis discrètement par contre pas de vin.

Nous passons voir la statue équestre de Chinggis Khaan( ce grand envahisseur sanguinaire), faite d’acier, d’une hauteur de 40m. Nous montons jusque dans la tête de son cheval.

Nous visitons le parc national de « Terelj ». Le temps n’est pas avec nous, il pleut. Nous faisons un beau bivouac au bord de la forêt.

Et au matin, c’est une belle vache qui est venue me dire de me lever car le soleil était revenu.

Le reste de la visite du parc fut belle par ces beaux paysages. Nous faisons un bon pique-nique au bord de l’eau en compagnie d’un joli veau un peu collant et indiscipliné.

JP donne un coup de main à un Mongol qui est en galère au bord d’une piste. La rotule du bras inférieur de sa voiture s’est déboitée.

Notre découverte de la Mongolie se termine, maintenant direction la Russie pour voir le lac Baïkal en Sibérie.

La Mongolie est une destination qui offre une richesse de paysages incroyable. Que l’on soit aux alentours des lacs, dans le désert de Gobi aux contrastes de couleurs saisissants, dans les steppes verdoyantes à perte de vue du centre ou encore dans les chaînes montagneuses de l’ouest, le dépaysement est total, toujours entouré de paysages grandioses. L’immensité, l’authenticité étaient chaque jour présentes durant ce séjour. Pas la peine de dire que nous avons aimé ce pays, vous l’avez deviné.