Mardi 29 mai au soir, passage de la frontière. Une des plus rapide que l’on ait fait.

Nous passons derrière la chaîne de montagne du Pamir pour arriver à une altitude plus clémente pour moi, 3500 m d’alt.

Nous faisons de suite un bivouac sur un bord de piste, parsemé de blocs de neige. Il fait froid, le vent s’est levé. Nous nous enfermons chacun dans nos voitures pour un dîner et passer une nuit bien chaude grâce à notre chauffage.

C’est au matin que nous découvrons un tout autre paysage. Nous sommes dans la vallée de l’Alaï. De vastes massifs enneigés bordent le côté sud de la vallée et de l’autre côté des pâturages ondulants où galopent des centaines de chevaux en libertés.

C’est au village de Sary Moghul que nous trouvons une banque en tôles ondulées où JP avec son retrait de 150 euros a vidé la caisse de la banque.

Le vent souffle si fort que nous trouvons un resto local où nous mangeons un bon pot au feu pour 6,70 euros à 4 avec en plus 4 mantis (gros ravioli) pour ce soir.

Le pic Lénine( point culminant du pamir Alaï 7134m) est caché derrière les nuages, bien dommage.

Que la route est belle jusqu’à Och, une palette de couleurs que cette nature. Des vallons parsemés de yourtes, de roulottes, des centaines de chevaux et de poulains en libertés. Nous sommes juste à la période de la transhumance, c’est tout simplement féérique.

A Och, nous allons à l’Eco House pour 2 nuits. Je suis encore fatiguée par ce mal d’altitude dû à la route M21.On en profite pour laver nos voitures,réparer une roue qui se dégonfle et intervertir les pneus. Nous allons au bazar faire des achats et JP en profite pour s'acheter un chapeau kirghiz.

En partant d’Och, nous décidons de rejoindre Arslanbob (la plus grande forêt de noyers au monde). Nous prenons une piste pour trouver un bivouac, sans succès. Tout est fermé, il y a beaucoup d’habitations. Mais pour faire demi-tour, il se fait un peu tard et avec de la persévérance, nous trouvons un beau coin près de la rivière pour fêter mon anniversaire.

Au matin, des kirghiz nous emmènent du fromage, du pain, du miel, du thé. Ils sont surpris de voir des touristes ici, il faut dire que la piste est coriace et encore plus pour rejoindre Arslanbob, mais le paysage est grandiose.

A Arslanbob, nous allons voir la cascade, pas exceptionnelle mais tous les stands de souvenirs qui longent le sentier valent le détour.


C’est un bon repas dans un petit resto sous un gros chêne que nous casons notre tirelire encore une fois, 1 euro par personne.

Après un beau bivouac en surplomb de la large rivière, nous continuons notre route par de belles gorges afin de rejoindre Kara-Kol. Nous sommes pris au radar, JP à 70km/h et Robert à 65km :h au lieu de 50 . Robert échappe à l’amende, nous avec 500 som(5,40 euros), nous arrivons à négocier. Le bakchich existe encore ici.

Encore un beau bivouac au bord du lac Toktogoul après une journée de pluie. C’est le lendemain que nous avons la bonne idée d’aller visiter l’usine de brique artisanale près du bivouac. Comme il a plu, la terre glaise est collante, boueuse, une castatrophe.On en a de partout, les voitures glissent, nos chaussures sont un tas de terre. Je venais juste de les laver au lac.

Nous roulons avec la pluie, le soleil même la neige qui tombe à 3200 m avec un petit 2°. Même avec ce mauvais temps, les pâturages sont exceptionnels avec ces nombreuses yourtes, roulottes.

C’est sur le lac Song Köl que nous nous dirigeons par une belle vallée. Nous ramassons 2 jeunes français, chacun dans une voiture, qui se dirige également vers ce lac. Nous nous trouvons au centre du Kirghizstan.

Après une soirée très orageuse, c’est avec un soleil magnifique que nous nous dirigeons vers le lac Song Köl par une piste qui traverse une vallée idyllique :WP : 41,58.115N-74,49.925E. C’est tout simplement grandiose.

Arrivé au col à 3200m, l’horizon du SongKöl, bordé de sommets dentelés enneigés, entourées de verdoyants pâturages d’été, une eau turquoise à l’indigo en quelques secondes au gré des rayons du soleil nous émerveille. Des yourtes des bergers s’égrainent tous les kms sur les prairies du rivage. La beauté au sens propre.

Nous décidons de passer une nuit tous les 4 dans une yourte, face à nous, le lac, la montagne.

Nous prenons que la nuit et le petit déjeuner, nous mangeons avec notre nourriture à l’intérieur de la yourte. Vu ce qu’il y a dans les marmites, on préfère manger notre poulet rôti acheté la veille, sinon on va tous vomir (des poumons remplis de lait de jument, des abats, la tête de mouton etc.…).

Ils nous préparent nos couchages au sol, nous mettent un poêle avec de la bouse de vache comme combustible. Je crois que demain matin, nous allons ressortir de cette yourte avec une belle odeur de bouse. Une belle expérience ! JP est chargé de remplir le poêle et d’aller chercher la bouse, un vrai métier comme il dit, car il faut prendre la bonne bouse.



Nous prenons une autre passe pour rejoindre la piste qui mène à Naryn (col de Moldo-Ashuu), une piste constituée de 33 lacets, encore un grand spectacle, surtout que la chance est avec nous, nous avons un grand beau temps. Le temps change vite ici, dans ce pays.


A Naryn, nous faisons le plein de nourriture et trouvons une pompe à eau pour remplir notre réserve.

De Naryn,nous passons par une autre belle vallée pour rejoindre le lac Issyk kul. Sur la piste nous trouvons une famille française en camping car (Delphine, Laurent, Margot et Mathis). C’est ensemble que nous circulons dans cette belle et pittoresque vallée du Kara-Kujur. Le camping car se défend bien. La soirée passée au bord de la rivière fut bien arrosée et très joviale.

Le lac Issyk Kul, 170 kms par70 kms, 2ème lac de montagne le plus grand après celui du Titicaca en Amérique du Sud. Nous avons trouvé de la douceur ici, de belles plages mais pas de baignade car celui-ci est encore froid. Au loin, la chaîne de montagne de l’Alataou laisse apparaître des neiges éternelles.

C’est à Jamilya’SB§B à Karakol que nous dormons. Une belle adresse, un personnel très serviable. Nous visitons la vallée Jeti-Oghiz aux roches rouges en forme de cœur brisé, des 7taureaux et la vallée aux fleurs près de la rivière.

Nous sommes le 12 juin, nous passons la frontière aujourd’hui après un beau bivouac en surplomb du lac, dans une belle prairie.

Le Kirghizstan est vraiment le pays des bivouacs comme on les aime. C’est un pays qui offre de fabuleux paysages sauvages de montagnes, des crêtes déchiquetées et des pâturages ondulants habités de bergers semi- nomades, vivant en yourtes. Le climat est assez incertain on passe d’une saison à une autre en une journée. Nous avons aimé ce pays.